Le château de Versailles à Arras
La première exposition Roulez carrosses ! du partenariat signé en 2011 entre le château de Versailles, la Ville d'Arras et la Région Nord-Pas de Calais est un événement. Il s’agit de la première exposition française consacrée aux véhicules hippomobiles. Berlines, carrosses royaux et impériaux des collections versaillaises ont pris la route d’Arras pour y être admirés jusqu’en novembre 2013. Le musée des Beaux-Arts accueille ainsi tableaux, sculptures, traîneaux, chaises à porteurs, harnachements de chevaux, ainsi que plusieurs carrosses exceptionnels tels que les voitures du cortège du mariage de Napoléon Ier, le carrosse du sacre de Charles X ou l’impressionnant char funèbre de Louis XVIII.
Avant d'accéder à cette exposition, des maquettes réalisées par des écoles sont exposées... Nous avons trouvés celà sympa et plutot réussi pour la plupart, par des petits enfants.
Nous accédons ensuite à l'exposition qui débute par la salle n°1 sur "L’entrée de Louis XIV à Arras". Cette salle possède différents tableaux ainsi qu'une maquette de la ville d'Arras.
Dans la salle suivante, on peut admirer sous verre, une maquette d'un carrosse, réalise avec perfection. C'est le modèle présumé du carrosse du sacre de Louis XV.
La salle n°3 est consacrée aux traîneaux et aux chaises à porteurs.
Quelques décennies avant l’utilisation des traîneaux, la chaise à porteurs, importée, semble-t-il, d'Angleterre aux alentours de 1640, apparaît comme le véhicule le plus adapté pour de brefs trajets en ville. Elle permet de se protéger des intempéries, mais aussi de la boue ou du crottin qui jonchent les rues. À Versailles, elle fait partie du paysage : utilisée non seulement pour traverser les cours, elle l'est aussi à l'intérieur même du Château, car il est permis de pénétrer en chaise jusqu'au pied des escaliers du roi.
Dès la fin du XVIIe siècle, la cour de Versailles adopte une mode venue des cours nordiques : les courses de traîneaux. Tirés par un cheval ferré à crampons et menés par un gentilhomme de la Cour jouant le rôle de cocher, assis à l'arrière de la caisse, ces frêles et luxueux véhicules sillonnent les allées enneigées du parc ou le Grand Canal pris par les glaces. À la Cour de France, ces véhicules de fantaisie étaient de la responsabilité du service des Menus Plaisirs ; cette institution était aussi chargée des décors de théâtre, avec lesquels ces traîneaux révèlent une parenté d'esprit et de technique.
Dans la salle suivante, on peut admirer un panneau de la porte gauche de la voiture du sacre de Louis XVI.
Le 11 juin 1775, Louis XVI est sacré à Reims. Pour l'entrée solennelle dans la ville jusqu'à la cathédrale, un nouveau carrosse du corps est commandé. Bélanger, architecte et décorateur des Menus Plaisirs, est chargé de le dessiner. La voiture qu'il conçoit surprend les contemporains qui la jugent « superbe, singulière et immense ». Véritable trône ambulant, surchargée d'emblèmes de la royauté, la berline n'échappe pas à la vindicte révolutionnaire : elle est condamnée à la destruction par la Convention en 1794, en tant que « monstrueux assemblage de l'or du peuple et de l'excès de la flatterie ». Doit-on y voir une revanche de Robespierre ? Une gravure de Jean-Louis Prieur, auteur des bronzes qui la décoraient, nous en conserve le souvenir, ainsi qu'un panneau de portière miraculeusement conservé.
On nous présente ensuite les voitures d'enfants.
Ces voitures d’enfants ont été réalisées pour les deux fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette : le premier Dauphin, mort en 1789, et son cadet, le Dauphin Louis‐Charles, futur Louis XVII, mort en 1795.
La petite berline, construite vers 1787 pour le premier dauphin et la petite calèche de Louis XVII, exactes répliques, miniatures, de véritables voitures, sont le reflet des créations les plus modernes de la carrosserie parisienne de la fin du XVIIIe siècle. Tirées par un petit valet, ces voitures sont les derniers vestiges, avec quelques traîneaux, du magnifique parc hippomobile de l’ancienne cour de France, riche de plusieurs centaines de véhicules disparus dans la tourmente révolutionnaire.
Ensuite, on peut admirer les berlines du mariage de Napoléon Ier, représenté sur ce tableau :
Après avoir divorcé de l'impératrice Joséphine qui ne peut lui donner d'héritier, Napoléon Ier se remarie en 1810 avec une archiduchesse d'Autriche : Marie-Louise, fille de l'empereur François II et petite-nièce de la reine Marie-Antoinette. Cet événement donne lieu à trois jours de festivités dont l'éclat doit beaucoup à la somptuosité des cortèges. Le premier d'entre eux reconduit toute la Cour de Compiègne à Saint-Cloud où a lieu le mariage civil le 1er avril. Le lendemain, un nouveau cortège s'y forme, sous l'autorité du marquis de Caulaincourt, grand écuyer de l'Empereur, pour l'entrée publique à Paris et le mariage religieux au Louvre.
Ensuite une salle uniquement consacrée au carrosse du sacre de Charles X.
Dès son avènement, Charles X exprime sa volonté d’être sacré à Reims, comme l’étaient les rois avant la Révolution. Ce dernier, qui règne de 1824 à 1830, renoue ainsi avec les principes de la monarchie de droit divin. Rouler en carrosse en ce jour de liesse, le 28 mai 1825, est symbolique, le carrosse ayant la même valeur que le trône. La voiture sert à trois reprises : deux fois pour Charles X, pour son entrée à Reims, à l'occasion des cérémonies du sacre, puis pour son entrée à Paris le 6 juin 1825. La troisième utilisation sera pour le baptême du prince impérial, fils de Napoléon III, en 1856 ; pour lors, le décor du carrosse sera adapté, les emblèmes impériaux remplaçant les insignes royaux.
Puis ensuite, le char funèbre de Louis XVIII.
Ce véhicule est le seul corbillard royal conservé en France. Louis XVIII, roi de France depuis 1814, meurt le 16 septembre 1824. Une semaine après le décès, le 23 septembre. Un monumental corbillard attelé à huit chevaux caparaçonnés de velours noir, prend la tête du long cortège funèbre conduisant la dépouille du Roi des Tuileries jusqu’à l’abbaye de Saint‐Denis, nécropole des rois de France. Construit pour les obsèques du maréchal Lannes en 1809, ce corbillard a été transformé en 1820 pour les funérailles du duc de Berry, puis en 1824 pour celles de Louis XVIII. L’état restitué lors de sa restauration en 1995 est celui des funérailles de Louis XVIII, car il est le mieux documenté.
Pour finir, je vous présente le coupé de la présidence de la République.
À la chute du Second Empire en 1871, les fastueuses écuries de Napoléon III sont supprimées et les voitures, dispersées. Désormais, les Présidents de la République ne disposeront plus que d'un petit parc de voitures, toutes dénommées landau, quel que soit leur type. Peu avant le triomphe de l'automobile à partir de 1920,un inventaire de l'Élysée dressé en 1913 en dénombre neuf : 5 voitures découvertes, auxquelles s'ajoutent 3 berlines et 1 coupé. Elles ont la livrée de la République : caisse bleu foncé frappée des initiales RF (République française) et train rouge et or. Ce coupé aux armes de la République, réalisé par le carrossier parisien Ehrler est un exemple représentatif de la perfection formelle et technique atteinte par la carrosserie française à son apogée au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Une très belle exposition !!!
Entrée individuelle : 7 €
Entrée individuelle tarif réduit *: 4 €
Tarif groupe constitué de plus de 10 personnes : 5,50 €
Visites guidées les samedis et dimanches à 15h30 : 5€ (1h30)
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